Des livres, des parents et des enfants
Le livre est un média de parentalité. Il nous permet de découvrir nos enfants. Il permet à nos enfants de nous découvrir. Et de découvrir ensemble, le monde et tous ses possibles. Convictions.
1/S’alléger de l’obsession de devoir lire à tout prix à son jeune enfant pour qu’il aime lire.
Surtout pas d’obligation, les enfants sont comme des éponges. Ils perçoivent ce que l’on ressent. Peu de chance qu’il s’attache aux plaisirs des livres dans ces conditions. Ne pas hésiter à passer de temps en temps le relais quand la fatigue est trop forte pour profiter de ces instants plaisirs.
2/Etre convaincus que ce temps de lecture, c’est du bon temps.
Même s’il peut favoriser l’apprentissage de prérequis à la lecture et à l’écriture, ne sert pas qu’à apprendre à lire. Partager un temps de lecture entre parents et enfants, c’est avant tout partager du bon temps, être en relation, se découvrir mutuellement dans ses réactions et ses émotions. Grâce aux livres, on apprend à se connaître.
3/Commencer si l’on peut dès le plus jeune âge, voire durant la grossesse !
L’organe de l’ouïe se développe dès le 4è mois de grossesse. Le foetus perçoit les sons extérieurs différemment de ce qu’ils sont dans la vie terrestre. Mais il se familiarise et retrouve avec bonheur ces voix qu’il connaît et qui le rassurent. Dès les premiers mois, on peut lire des berceuses et des comptines qui vont apaiser les bébés et leur maman.
4/Favoriser une lecture « dialogique » comme le disent les spécialistes.
Autrement dit une lecture interactive. Suivant l’âge de l’enfant, le lecteur pointe, mime, s’exclame, s’interrompt puis questionne. L’enfant participe en suivant du regard le regard ou le doigt de son parent, il réagit, babille, s’esclaffe puis répond progressivement aux question. La lecture, c’est un échange de mots et d’émotions.
5/Choisir des livres ambitieux pour éviter toute lassitude du parent et donc de l’enfant !
Un album est le fruit d’une rencontre entre un auteur et un illustrateur. Autrement dit déjà deux façons de voir le monde et de le raconter. Deux sensibilités. Ajouter à cela, le parent et l’enfant lecteur, voilà quatre intelligences qui se parlent. L’enfant réagira peut-être plus à certaines illustrations ou à certains mots, tandis que le parent s’attardera sur d’autres points de détails. Un album qualitatif a plusieurs niveaux de lecture et l’enfant va pouvoir faire évoluer son rapport au livre dans la durée.
6/Continuer de lire avec son enfant même quand ils savent lire !
Ouvrir un livre, c’est la possibilité de se retrouver dans un même cocon, d’obtenir l’attention de ses parents. Et de discuter sans être interrompus par la sonnerie du portable. Souvent ce moment de lecture en commun permet de faire ressortir les expériences de la journée, bonnes ou moins bonnes.
7/ Profiter de la variété éditoriale !
Livres à rabats, cherche et trouve, onomatopées, textes poétiques, récits enlevés, humoristiques, mangas, BD, documentaires… Les supports livresques sont pluriels dans leur conception et dans leur approche. Les envies et les besoins des enfants qui grandissent changent. Bien sûr, ils n’échapperont pas à l’attirance des écrans mais, à la différence des écrans, ces livres-là sont autant de fenêtres ouvertes sur le monde sans aucun danger car elles se ferment librement. L’essentiel est de varier les occupations. Et quand on a pris du plaisir dès le plus jeune âge autour des livres, on y revient, d’une façon ou d’une autre.
Nathalie Le Breton